Pratique sportive intensive… qu’est ce qui se cache derrière ?

Une activité dont on ne peut plus se passer… 

Le sport peut prendre une grande part dans la vie de certains adeptes jusqu’à ce que finalement le quotidien soit organisé autour de cette activité. Le sportif ne ressentant plus l’envie de pratiquer mais le besoin.

Dans cette dimension compulsive, le corps s’accoutume à l’effort, la répétition s’installe tel un rituel.

Le sportif doit pratiquer il en a besoin, il éprouve physiquement et psychiquement le besoin d’avoir sa dose de dépense. Et malgré des blessures à répétition pour certains, il y a une impossibilité d’arrêter, de suspendre la pratique sous peine de voir émerger une thymie dépressive.

… Une source de plaisir incontestée ! 

Des hypothèses basées sur la neurophysiologie pointent le rôle des enképhalines (endorphines sécrétées par l’organisme) provoquant une auto-addiction au cours de laquelle « l’organisme deviendrait dépendant du surplus de molécules produites en cas d’efforts exceptionnels ».

De quoi distancer ses problèmes ! 

La psychanalyse pose davantage l’idée d’une voie comportementale de tempérance psychique permettant de trouver un équilibre psychique. 

Ainsi le geste répétitif du corps apparaît comme une voie privilégiée « d’expression » des angoisses impossibles à verbaliser.

Ce surinvestissement de l’activité sportive s’inscrit comme un système défensif.

L’élaboration mentale s’avère alors défaillante au profit de l’acte corporel qui devient premier, usant ainsi de procédés auto-calmants. Le sujet fonctionne selon un schéma prédéfini et sa satisfaction est trouvée dans l’accomplissement de conduites conformes aux valeurs sociétales. 

Une addiction comme une autre…

Cette dépendance sportive physique et psychique a été désignée par Dan Véléa comme un comportement de grande faim sportive par le terme de bigorexie. 

10 critères caractérisent cette dépendance : 

  1. Réduction du répertoire des exercices physiques conduisant à une activité physique stéréotypée, pratiquée au moins une fois par jour.
  2. L’activité physique est plus investie que toute autre.
  3. Augmentation de la tolérance de l’intensité de l’exercice, d’année en année.
  4. Symptômes de sevrage avec tristesse lors de l’arrêt (volontaire ou contraint) de l’exercice physique.
  5. Atténuation ou disparition des symptômes de sevrage à la reprise de l’exercice.
  6. Perception subjective d’un besoin compulsif d’exercice.
  7. Réinstallation rapide de l’activité compulsive après une période d’interruption.
  8. Poursuite de l’exercice physique intense en dépit de maladies physiques graves causées, aggravées ou prolongées par le sport. Négligence des avis contraires donnés par les médecins ou les entraîneurs.
  9. Difficultés ou conflits avec la famille, les amis ou l’employeur liés à l’activité sportive.
  10.  Le sujet s’oblige à perdre du poids en suivant un régime, pour améliorer ses performances. 

 

… à laquelle on peut mettre un terme en thérapie !

Certes cette addiction est perçue comme valorisante socialement, mais évidemment empreinte d’effets négatifs sur le plan physique et sur le plan psychosocial. Mais malgré une prise de conscience les sujets sont incapables d’abaisser leur niveau d’investissement de l’activité et se retrouvent ainsi face à une impasse. Comme pour toutes les addictions, il est possible de sortir de l’impasse et la relation thérapeutique analytique en est l’une des voies.

 

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