Le luxe de se mouvoir

liberté

Avoir le choix, c’est d’abord se retrouver devant au moins une alternative, deux possibilités. Aujourd’hui la situation nous est imposée, comme une nécessaire contrainte collective basée sur une peur individuelle poussant à l’obéissance.

Certes cette situation peut être vécue comme subie, mais ce que l’on en pense et ce que l’on en fait est choisi. Nous pouvons alors choisir de ruminer ce  à quoi  et ceux à qui il faut pour un temps renoncer ou bien investir cet espace temps, dans le présent avec les possibilités offertes.

Qui avait jusqu’à ce jour une heure de son temps  quotidien pour une activité physique ? Dans le principe tous, nous avions tous cette liberté. Mais qui s’en saisissait véritablement ? Peu.

Une cliente me racontait que des patients âgés qu’elle suivait ne sortaient auparavant jamais et qu’il fallait régulièrement les y inciter en ventant les mérites d’un exercice régulier. Mais depuis la restriction des sorties et bien ces mêmes personnes réputées aujourd’hui fragiles de par leur âge, réclament cette liberté, veulent absolument sortir.

On ne chérit jamais tant la liberté que l’on pense acquise dont on ne fait guère usage que lorsque cette dernière nous échappe. Elle prend alors une valeur absolue, érigée en droit, valeur qui auparavant était toute relative car considérée comme à jamais détenue.

Aujourd’hui cette liberté devient alors un luxe dont on apprécie les bienfaits, une invitation à profiter de l’environnement, du soleil, des lieux familiers, pour mouvoir son corps. Les adeptes du footing ont triplé en ces temps de confinement.

J’y vois là un véritable besoin de ressentir à la fois ses propres limites et sa propre liberté à se mouvoir dans l’ici et maintenant ; à profiter de cette heure donnée pour jouir d’une activité solitaire échappant ainsi à une promiscuité relative, à un chevauchement des sphères professionnelle et personnelle, a des casquettes multiples endossées en un même temps et en un même lieu. Le télétravail envahit le lieu intime, s’imbrique à la vie familiale. La semaine n’a plus le même rythme et les repères structurants tendent à s’effacer progressivement.

En revanche, cette heure donnée apparaît comme une parenthèse à soi, une coupure avec une environnement presque envahissant, du moins prenant, ne laissant que peu de répit. Et pour ceux qui souffre de solitude en ces temps de confinement, c’est l’occasion de changer de décor, des croiser ces autres, d’échanger des bonjours, de voir ses semblables et de s’identifier à une communauté, celle des coureurs.

Cette heure pour ceux qui s’en saisissent constitue l’occasion d’un retour à soi, de revenir à des sensations corporelles, de pouvoir seulement disposer de cette liberté de faire l’expérience d’une activité dans laquelle on se ressent, on se recentre, on s’éprouve.

Je vous invite donc à saisir cette liberté et à en profiter à son rythme chaque jour pleinement.

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